Les résultats d’une enquête téléphonique réalisée par l’association AIDES, sont plus qu’alarmants, et démontrent les difficultés rencontrées par les séropositifs quant à l’accès aux soins. Cette enquête, réalisée auprès de 116 gynécologues et de 440 cabinets dentaires de France, a permis de savoir que 6% des cabinets de gynécologie refusent de prendre en charge un patient, lorsque celui-ci déclare sa séropositivité. Les dentistes sont encore plus nombreux, puisque 34% des cabinets interrogés refusent de soigner des patients séropositifs. Parmi ceux-ci, 4% refusent tout simplement la prise de rendez-vous, tandis que les 30% restants trouvent des excuses plus ou moins valables : dépassement d’honoraires, horaires contraignants, personnel non qualifié, matériel inadapté, etc. L’Ordre national des dentistes n’a pas manqué de réagir face à ces résultats, en la personne de son président, qui a confirmé que : « dans les cabinets, les précautions sont les mêmes, quel que soit le patient ». Cette affirmation ne justifie donc aucunement les raisons invoquées par les cabinets dentaires ; d’autant plus que le traitement d’un patient séropositif ou atteint du SIDA n’exige aucun plateau technique particulier. Evidemment, le refus de soigner un patient séropositif constitue une violation pure du code de la déontologie, et est une manifestation de discrimination.
Le président de l’Ordre national des dentistes a assuré que toutes les plaintes de refus de prise en charge seront suivies de poursuites de la part de l’Ordre national. Encore faudrait-il que les victimes puissent prouver le refus qu’ils ont subi !
